Four Times that Night

Tina marche dans le parc avec son chien. Elle tombe immédiatement sous le charme de Gianni et c'est réciproque. Ils ont un rendez-vous galant, vont dans un night club et Tina revient bien tard chez elle pour raconter à sa mère que Gianni a tenté de la violer. Gianni rencontre ses potes et dit une histoire tout à fait différente alors que leur voisin lui, raconte une histoire tout à fait différence de ce qui s'est passé. Mais qui dit la vérité? 

Mario Bava est un incroyable réalisateur. Il a fait dans tous les genres, horreur, thriller, action, superhéros, western et il touchait à un genre dont je ne l'associais pas facilement, la comédie érotique. Bava est un faiseur d'images plus qu'un raconteur, ses artifices passant souvent à l'avant plan de ses métrages. Ici, le film a celà d'intéressant qu'il prend la formule narrative de Rashomon de Kurosawa pour la mettre dans un récit érotique et léger. Le résultat est intéressant, sans plus, faisant de FOURTIMES THAT NIGHT, probablement le film le plus faible de sa filmographie. 

Bava fait un film très rythmé, bourré de coupures, de plans dans des angles inspirés et ce dans une atmosphère on ne peut plus kitsch-italien, bourrée de couleurs vives et de meubles plus étranges les uns que les autres. Malgré quelques sujets plutôt crus, le film trouve le moyen de demeurer toujours très léger, ce qui fait de FOUR TIMES THAT NIGHT un film absolument sans prétention. C'est un avantage, mais également le plus gros inconvénient du film. En fait, c'est faux, le film se permet une prétention dans sa dernière partie où un psychologie explique l'effet des tâches de papillon pour montrer la subjectivité des expériences des personnages. C'est de loin la partie la plus faible du film, car elle est contradictoire avec ce qui s'est passé à l'écran et ensuite parce qu'elle essaye de faire du sens à une histoire qui n'en a tout simplement pas de besoin. 

Parce que outre le look du film et sa réalisation très vibrante, le film peine dans une durée de 82 minutes à être intéressant pendant la moitié de sa durée. La première histoire est intéressante, on voit dans quelle direction le film se dirige au niveau comique et ça devient très vite lassant. En fait, c'est tout simplement ennuyeux et l'atmosphère paraît stagnante avec des vignettes de perspectives interminables. Et pour ceux qui s'intéressent au scénario de la chose, plus le film avance, moins il fait de sens logique par rapport à ce que nous avons vu précedemment. Mais bon, Bava voulait montrer des belles personnes qui se faisaient des minouches et j'imagine que sur ce point il a bien réussi.

Alors donc à mon avis, il y a peu de choses à tirer de ce film, qui tente quelque chose de bien, mais qui peine à venir chercher le spectateur. Les fans finis de Bava trouveront leur compte avec sa réalisation, mais pour tous les autres, il se peut que vous vous ennuyez à mourir avec ce film érotique plutôt mou.