K-Pax

Un étrange individu nommé Prot est amené dans un hôpital psychiatrique. Il pense qu'il vient de la planète K-Pax et qu'il n'est ici que pour observer la race humaine. Un psychiatre bourreau de travail décide de s'occuper de son cas et de démystifier son personnage pour faire ressortir sa véritable personnalité. Par contre, l'habitant de K-Pax trouve le moyen en quelques jours, de transformer carrément tous les patients de l'hôpital, faisant douter au psychiatre la véritable nature de Prot.

Bon alors, ce K-Pax. Drame bien sirupeux avec une morale vraiment pas subtile sur les habitudes de vie du genre humain. Je ne dirai pas que le film est mauvais, simplement car il ne l'est pas. Toutefois, sans m'attarder simplement à la réalisation plutôt correcte, il y a quand même un problème niveau scénario ici. Le film semble séparé en deux parties, une très légère de présentation et celle qui vient résoudre le mystère autour de l'alien. La première partie est sympathique, montre une certaine étendue du personnage. La deuxième, longuette entre de plein fouet dans de la morale prêchante molle mais surtout dans l'inconsistance scénaristique ou pour être plus vulgaires des plot holes gros comme bouses de vache. Un bon drame nous pousses à nos limites et nous mènes vers la réflexion. K-Pax semble plus s'intéresser à la véracité de sa base que de s'étendre sur le discours humain du film. Ce qui ne le rend que moins intéressant et en général râté.

Les personnages sont biens mais c'est clairement du remâché. Jeff Bridges, acteur plus que talentueux qui est emprisonné dans un rôle qui n'a vraiment rien de spécial. Kevin Spacey, acteur superbe dans une prestation sans grande substance qui nous fait nous demander si Robin Williams avait un conflit d'horaire. Le reste des personnages est du déjà vu total et honnêtement c'est à quoi certains pensent en nous recrachant toujours les mêmes choses. Rien n'est irritant dans cette façon de faire, c'est simplement vide d'intérêt et K-Pax neutralise souvent le meilleur outil du drame qui est l'acteur qui vient avec.

Iain Softley, réalisateur qui trouve toujours le moyen de bien s'exprimer dans ses films en fait beaucoup. Son travail au moment d'utiliser l'éclairage dans ses scènes est à noter car de ce côté c'est plutôt jolie. Comme la première partie nous laisses un peu dans une atmosphère de belle plénitude, l'éclairage vient s'y marier à merveille. Son film par contre manque de rythme, s'essoufle après 90 minutes et dure 20 minutes de trop et c'est très rare que je trouve un film trop long, mais K-Pax s'enfonce de plus en plus et trouve le moyen de se simplifier graduellement pour devenir d'une platitude endormante. La première partie est sympathique, même parfois drôle, la deuxième se limite trop à des discussions sans dynamisme et est râté.

Sans être mauvais, K-Pax est la preuve qu'un feel good movie ne vous fait pas nécessairement sentir mieux. On ne sent pas que c'est un film achevé ni que c'est le genre de film motif qui vous chavire. C'est un drame tout simplement ordinaire donc, manquant terriblement de finitions.