Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Culte-O-Rama Pour l'amour des films de genres. Des articles et commentaires sur des films gros budgets ou très obscurs qui sont tombés sous l'attention de Tuco.

Starship Troopers

Tuco

 

 Dans un futur peut-être pas si lointain, la Terre est victime d'attaques météorites provenant de la force gravitationelle d'une planète lointaine nommée Klandatu. La seule solution possible pour la Terre est donc logiquement, d'envoyer des troupes sur Klandatu pour éradiquer la source de le menace. Johnny Rico joint l'infanterie mais une expérience tragique le pousse à démisionner MAIIIIS c'était avant qu'une météorite élimine complètement Buenos Aires où vivent ses parents. Rico retourne dans l'infanterie avec cette fois absolument rien à perdre. Il arrive sur Klandatu et doit faire face aux horreurs de la guerre dans une aventure riche en hémoglobine.

Paul Verhoeven au moment de s'installer à Hollywood a été extrêmement couillu. Dans un style tout public, Verhoeven s'est rêvélé à l'époque comme un cinéaste qui ridiculisait non pas seulement le pays qui l'alimentait financièrement, mais le système cinématographique même dans lequel il évoluait. Starship Troopers est peut-être l'exemple archétype car il ne s'en cache pas. Ce qui est le plus impressionnant considérant ce film, c'est qu'il se classe certainement parmi les plus gros flops financiers hollywoodiens des vingts dernières années. Chaque flop contient sa polémique, pour Starship Troopers, on aurait pu penser que la polémique aurait pu se créer autour de la violence, de la représentation du militarisme mais non! On a réduit le film à une scène de douche où les acteurs des deux sexe de rencontre, sans érostisme aucun, mais assez pour faire flipper tous les biens pensants quand Verhoeven a eu le cran durant son film, de placer l'homme et la femme à une égalité qui n'est jamais remise en question.

Verhoeven utilise ses acteurs non pas pour être les porteurs de son message, mais ils deviennent les résultats de son message. On se demande bien si ils ont une utilité autre que de bien paraître et c'est très audacieux d'agir de la sorte dans un film à gros déploiement. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que la plupart des acteurs étaient des inconnus. Car les artifices et l'ironie de Verhoeven sont extrêmement visibles voir grossiers. La première partie est d'une quétainerie sirupeuse style soap opera de l'après-midi qui pourrait être épouvantable mais s'avère délicieuse car justement, elle est voulue et sa ressemblance avec le cinéma mainstream hollywoodien est si frappante que Verhoeven touche la cible. Son film est tellement unidimensionnel qu'on a surtout l'impression de voir un réalisateur avec beaucoup d'argent qui veut se payer le luxe de faire le film conventionnel le plus anti-conventionnel de l'histoire, on peut probablement lui donner raison. Starship Troopers, c'est sa bête sauvage et il la libère en plein dans notre gueule, dans celui du gouvernement, de l'armée, de la télévision, d'hollywood et de la société.

Parlons en de la violence car disons le, ça gicle. Le mélange de maquillage avec effets digitaux est très habile. Les gros insectes sont assez méchants et on se surprend à avoir beaucoup de plaisir au moment de les voir déchiqueter des soldats sans personnalité. L'action est omniprésente dans la deuxième partie, on passe d'attaque en attaque avec des soldats qui doivent affronter un incroyable bestiaire qui passe de l'insecte conventionnel à la masse molle qui bouffe des cerveaux humains. L'attaque du poste abandonné est vraiment fabuleuse si il y a une scène que vous voulez voir pour vous convaincre, pour tout le travail de montage effréné ainsi que le superbe montage son pour mettre une ambiance démente à une scène d'action géniale. Certains pensent que Verhoeven dans ses excès, donnait du mérite à ce qu'il dénoncait. C'est comme dire que Samuel Fuller considérait que la guerre était une bonne chose quand c'était absolument le contraire où derrière l'attachement du sujet se cachait la fausse réalité que nous nous faisions de quelque chose qui nous échappait. Verhoeven fait la même chose, son film est tellement ridiculeusement excessif de patriotisme et de valeurs éxacerbées, qu'il ne peut que créer une distanciation qui nous mène vers un '' Ce n'est qu'un film ''.

Starship Troopers est donc à l'image de son réalisateur, sauvage et sans concession. Un film qui dans son sérieux, ne se prend jamais au sérieux. Une satire puissante, évidemment incomprise mais qui se déguste comme du bon vin. Parmi les plus grands guilty pleasures modernes, difficile de ne pas résister à une scène qui vous demande de faire votre part en écrasant des coquerelles avec vos pieds avec un sourire cynique au visage.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires