Dial M for Murder
Tony Wendice, un ex joueur de tennis apprend que sa femme a eu une liaison avec un autre homme et décide donc, de préparer un plan méticuleux pour l'éliminer. Il trouve le moyen de faire venir un ex-prisonnier chez lui et menace de révéler son passé au grand jour à tout son entourage si il n'accepte pas de tuer sa femme. Le pauvre n'a pas le choix d'accepter et écoute le plan, ingénieux et maléfique de Wendice. Le jour du meurtre, tout ne se passe pas comme prévu quand, la femme de Wendice tue son agresseur. Wendice pour s'en sortir, trafouille les éléments du crime pour laisser croire que sa femme aurait eu des motifs pour le meurtre et il réussi à convaincre la police qui va arrêter sa pauvre femme, qui sera ensuite condamné à mort! Tout semble parfait, sauf pour l'enquêteur qui a encore un petit doute...
Tourné dans moins de cinq lieux par le grand maître Alfred Hitchcock, ce thriller ingénieux adapté d'une pièce de théâtre nous laisses, dans un style pré-Columbo, suivre une aventure en sachant parfaitement qui est le coupable et les rouages de l'intrigue avec comme personnage principal, le criminel. Hitchcock s'en tient au minimum pour présenter l'histoire, beaucoup de dialogues, beaucoup de scènes dans la même pièce. La qualité des dialogues, qui sont tous travaillés au couteau pour que chaque phrase puisse aider l'intrigue rend la chose plus captivante durant les longs échanges. Pour en savoir plus au départ, pour ensuite se demander plus tard si un mot de trop ne vient pas de couler le personnage principal. Cette stratégie audacieuse ne fait qu'augmenter la qualité de l'intrigue par rapport au huit clos où se passe l'action, de par la proximité entre la conclusion de l'intrigue où la réponse s'y trouve, et celle du tueur avec les indices qu'il peut manipuler. C'est donc un cas typique hitchcockien de personnage principal désespéré, qui doit constamment jouer avec son environnement pour arriver à ses fins et survivre.
Ce que je trouve le plus intéressant avec ce film d'Hitchcock c'est qu'habituellement, la formule du réalisateur revient au même éléments, sauf qu'ici, malgré une réalisation remarquable du maître, c'est surtout pour le scénario absolument génial et les performances parfaites que l'on est impressionné. Rarement un scénario m'a autant fasciné, surtout car ce fameux crime, est carrément génial. Tous les détails du plus petit au plus grand sont énuméré dès le départ dans une scène de dialogues entre Wendice et son complice. Le meurtre semble effectivement parfait dès le départ et évidemment, il sera un échec que le personnage principal reprendra néanmoins à son avantage. Reste qu'un détail chicotte notre esprit, que nous soyons le spectateur ou le détective et Hitchcock, manipule magnifiquement bien son spectateur pour laisser le doute planer sur ce fameux élément. Le fait de savoir tout le plan, ajoute au suspense, car ce fameux plan ne fonctionne pas et comme une bombe qui n'explose pas, nous cherchons l'élément endommagé pour qu'ensuite elle nous explose au visage.
Ray Milland est à couper le souffle dans le rôle du tueur, il dégage un côté surnoi que l'on devine immédiatement et qui se transforme lentement en machiavélisme durant sa scène d'explication du meurtre où il transmet les informations à son complice pour éliminer sa femme avec un énorme sourire au visage. Il est froid, il est trop intelligent et se classe parmi les personnages les plus perfides de tous les films d'Hitchcock, tout en se classant parmi les plus intéressant à la fois. On se surprend même à le vouloir s'en sortir face au crime, quand on la ''chance'' de voir la relation d'amour classique et ennuyeuse entre sa femme et son amant. Grace Kelly est magnifique à son habitude même si ici, ses scènes sont très limités au plan dramatique. De la voir reste un festin pour les yeux et le plus grand plot hole doit se tenir là-dedans, QUI VOUDRAIT TUER GRACE KELLY BORDEL DE BON DIEU DE CUL DE MERDE!!??
Excellente entrée dans les suspense d'Alfred Hitchcock, Dial M for Murder se distingue par sa base et son exploration minutieuse et presque maniaque de son intrigue. Le maître du suspense était ici en plein contrôle, s'aventurant dans des lieux différents avec une inspiration que l'on peut encore admirirer, 55 ans plus tard.