Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Culte-O-Rama Pour l'amour des films de genres. Des articles et commentaires sur des films gros budgets ou très obscurs qui sont tombés sous l'attention de Tuco.

Black Swan

Tuco

black-swan-1.jpgNina, une ballerine toute délicate, ne vit que pour sa profession. Sa mère, qui la couve comme si elle ne vieillissait pas, exerce sur elle une manipulation sentimentale pour la garder près d'elle. Dans sa troupe, c'est le temps de faire peau neuve et l'ancienne ballerine vedette est remplacée. Nina voit une chance d'obtenir le rôle principal de SWAN LAKE, mais une nouvelle venue, pourrait bien lui ravir le rôle qu'elle désire. Pour jouer les deux cygnes, il ne faut pas que grâce, mais aussi une sensualité que Nina ne semble pas posséder. Alors qu'elle se rapproche de sa rivale, dans une étrange amitié, Nina développe un côté plus sombre, qui fait de plus en plus surface, qui lui permettra peut-être d'atteindre ses buts, mais qui la détruira peut-être du même coup.

 

Le symbole de la ballerine est très fort. C'est la souffrance et la beauté à la fois, la délicatesse se mariant avec le côté très glamour d'un travail acharné et éprouvant. Le potentiel d'un film sur le ballet est très fort et avec Darren Aronofsky aux commandes d'un film de la sorte, les attentes étaient hautes et il semblerait que le film n'a pas déplu autant aux critiques qu'au public. Le réalisateur n'a plus à prouver son talent derrière la caméra et on ne peut pas non plus l'accuser ne pas se réinventer par rapport à ses sujets. Mais comme son film THE FOUNTAIN tombait à plat par sa psychologie à deux balles, BLACK SWAN se retrouve à décevoir par son manque de subtilité.

 

Il est très ironique de voir qu'un film sur le ballet manque à ce point de finesse. En fait, Aronofsky ne filme pratiquement jamais le ballet dans son film. Certes, on voit des danseurs et des danseuses, mais jamais pour les montrer danser, mais pour montrer madame Portman souffrir. À la place de montrer la beauté de la danse, Aronofsky y va d'un récit sombre et cruel sur les dangers de l'obtention de la perfection. Si Aronofsky avait filmé le tout à deux pouces du visage de Portman pendant deux heures, on en serait au même point. C'est louable quand même, mais un film sur n'importe quel sujet aurait pu servir de base et ici, le potentiel latent du ballet est complètement ignoré par des allés de films d'horreur et d'apparitions de doubles. J'en suis à penser qu'en allant un brin plus loin, on aurait pu avoir une scie à chaînes dans le film, qu'on n’aurait pas nécessairement changé le ton de la chose.

 

On est bombardé de signes, de doubles, d'apparition, d'hallucinations. ON A COMPRIS!! Oui oui, Nina se bat contre elle-même.  Le problème, c'est qu'un spectateur avec un minimum de connaissances, a tout compris avant le premier dix minutes et c'est bien peu dire. Aronofsky par contre, s'acharne à donner du symbolisme simpliste et à la fin, il n'y a plus aucune surprise. Son utilisation de la caméra n'est pas à mettre en doutes, Aronofsky est peut-être le plus talentueux des réalisateurs d'Hollywood, mais comme la perfection ne fait pas nécessairement de grandes performances en danse, la perfection ne fait pas nécessairement de grands films au cinéma. Ce qui m'amène à dire qu'Aronofsky est un styliste, comme De Palma. Un cinéaste de grand talent, mais dont le talent empêche ses films d'être aussi efficace qu'ils pourraient l'être.

 

Toutes ses critiques sur la base même du film m'oblige quand même à relativiser la chose. BLACK SWAN n'est pas un mauvais film, mais un film avec un énorme potentiel qui se retrouve à n'être que bon. En regardant le film pour ce qu'il est, un thriller bien réalisé avec une utilisation parfaite de la codification du genre, on risque d'apprécier. Les acteurs font tous en général un très bon travail dans des rôles tous demandant. Malheureusement, BLACK SWAN est le film d'Aranofsky, pas le film sur le ballet que j'attends encore. Efficace peut-être, mais raté.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires