Fracture

Riche, brillant et méticuleux, l'ingénieur de structure Ted Crawford tir à bout portant sa femme, la mettant dans un coma. Immédiatement après, Crawford signe la confession et demande à se représenter lui-même devant les tribunaux. L'avocat de la couronne se trouve à être le jeune Willy Beachum, qui est assigné à son dernier travail avant d'investir une importante firme d'avocats. Par contre, Crawford a tout calculé et le jeune Willy se retrouve dans une situation complètement perdante et visiblement sans faille.

Les thriller à la forme classique, ça ne semble plus avoir la cote auprès du public. PAs trop difficile de comprendre pourquoi, comment dans un marché où on tente sans cesse de repousser des limites dans tous les genres, un film de tribunaux classiques avec une emphase poussée vers les personnages pourrait-il intéresser un large public. Par contre, loin de moi l'idée de vouloir critiquer le public en général car il n'est certainement pas le problème de FRACTURE. Ce thriller moderne semble posséder tristement tous les attributs de la déchéance d'un genre qu'on veut complètement dénaturer. Alors que les thriller classiques tentait d'enrober une histoire de qualité autour d'une brochette d'acteurs de qualité, nos thriller semblent plus intéressés à plaçer des acteurs de qualité dans un scénario qui ne semble exister que pour les punch finaux.

C'est ce qui vient vraiment faire de FRACTURE, un thriller complètement ordinaire. Car derrière une réalisation en sommes, compétente et des performances bien convaincantes de deux acteurs de talent, on se retrouve avec un scénario complètement creux, ne vivant que d'une base intéressante et d'une fin qui tente de surprendre. Le film commence bien, l'intrigue se développe de façon curieuse mais avec assurance, nous préparant vers la problématique ma foi forte habile, un tueur qui s'avoue tueur mais qui ne peut pas être condamné. Mais là, ça devient long, extrêmement long, comme si on manquait de jus. Le rythme tombe au neutre et le réalisateur qui a voulu nous mettre bien dans le mood de l'enquête nous laisses dans un néant ennuyant et répétitif. C'est assez visible quand on se permet d'ajouter une histoire d'amour complètement banale et 5 scènes de discussions entre Gosling et des policiers qui ont toujours la même foutue conversation. Quand ça stagne depuis trop longtemps, on se permet une scène de face à face entre Hopkins et Gosling, des scènes bien foutus, intéressantes mais bien peu nombreuses et qui ne viennent en rien ajouter un véritable climat conflictuel digne de ce nom entre les deux personnages.

Des films de ce genre, ça passait avec le cul d'Ashley Judd mais malheureusement, même un emballage de qualité ne peut empêcher FRACTURE de tomber dans une paresse scénaristique prétentieuse. L'Idée d'un scénario à la Columbo est très bonne, car elle s'avère très peu utilisé dans le cinéma à suspense mais honnêtement, que fait de FRACTURE un film susceptible d'être présent dans la mémoire des cinéphiles? Un bon twist? Car c'est bien tout ce qu'on a à offrir. Hopkins vient jouer un Hannibal soft, Gosling se débrouille bien mais se retrouve dans un film terne, où il n'a aucune chance d'amener son personnage à un niveau supérieur. Mais de toute façon, c'est bien beau tout ça mais on est supposé y croire? FRACTURE comporte tellement d'invraisemblances et de tirage de cheveux scénaristique qu'on peut même difficilement se rendre jusqu'au twist sans prendre du temps à réfléchir au saugrenus de biens des situations.

Ordinaire et bien terne, FRACTURE est un suspense faiblement dans une moyenne d'un genre en déconfiture. Armé d'un twist et d'un pitch, il n'en faut pas beaucoup pour faire un film aujourd'hui. Malheureusement pour ces créateurs, ça ne fonctionne plus.