Santa Sangre

Un jeune homme aux allures bien primitives, vit dans un asile psychiatrique. Par une série de flashbacks, on peut voir la anture de son traumatisme. Il a vu sa mère se faire trancher les deux bras par son père qui s'est ensuite tranché la gorge devant ses yeux. Bien des années plus tard, il s'échappe et retrouve sa mère sans bras, qui le manipule en lui disant qu'il doit maintenant être ses bras. Quand le jeune homme décide d'avoir des relations cependant, sa maman devient furieuse et l'oblige à assassinner ses amoureuses.

Jodorowsky, c'est toujours la rencontre de l'horreur, du drame et du film purement artistique. Des mélanges qui prennent des formes différentes, mais qui en reviennent toujours aux mêmes éléments de base. L'expérience de SANTA SANGRE est unique, pas juste de par son histoire complètement en opposition à tout ce qui se fait dans les films mainstream, mais par la profonde poésie de Jodorowsky qui explique la vie d'un personnage à travers des figures récurrentes et psychanalytique et des hommages constants à la ville de Mexico, où tout est possible et où tout est en surcharge. La style baroque recherché par Jodorowsky, où se déchaine à la fois des personnages qui bouffent L'écran, des moments de violence et de tristesse extrêmes (On n'a qu'à penser aux funérails de l'éléphant qui ouvrent le film) et un récit narratif invraisemblable, mais intense. Jodorowsky met son ambiance et son style de la première à la dernière seconde et utilise la violence omniprésente du film pour y introduire une histoire de traumatismes et d'esclavage émotif et de self-made man toute en finesse. Les décors sont superbes, la direction photo impeccable et Jodorowsky, trouve toujours l'angle un peu insolite pour se permettre de s'exprimer sans étouffer sa trame narrative. Un très grand film, qui depuis peu, bénéficie d'une distribution à la hauteur de sa qualité universelle.