Possessor

Tasya est une agente d'une compagnie spécialisée dans les assassinats. Grâce à une technologie secrète et incroyablement innovante, son esprit est transféré dans le corps d'individus dont elle prend le contrôle et commet un meurtre précis. La technologie pèse cependant sur Tasya qui perd peu à peu sa personnalité à chaque fois. Dans le corps d'un jeune homme qui doit commettre l'assassinat d'un riche homme d'affaires, Tasya se retrouve emprisonné dans son esprit. 

Le fils de David Cronenberg, Brandon, a énormément de talent. Je suis un fan fini du père, mais clairement des choses se sont transmises au fils, qui signe avec POSSESSOR, un film certes peut-être imparfait, mais absolument mémorable et fait avec une attention impressionnante. L'originalité du scénario est la première chose qui frappe et de la situer dans un contexte où cette technologie est inconnue du monde, rend le tout simplement plus intéressant pour la progression de l'histoire. D'ailleurs, le film fait un excellent travail qui expliquer comment cette technologie fonctionne, sans que ce soit longuet. Brandon Cronenberg est clairement un artiste visuel et tout ce qui touche le cauchemar et les formes incongrues l'inspirent énormément. On s'en rend compte rapidement quand il met en scène ce fameux transfert d'esprit, qui donne des allures de descente en enfer avec des visages et corps liquifiés, honnêtement, c'est magnifiquement mis en scène et la qualité de l'ensemble est frappante. Le film cependant prend une tangente toute autre alors que le personnage principal, dans une autre corps, doit mettre en scène lentement le meurtre de sa cible. Le changement de ton mène à certaines scènes longuettes de dialogue, mais demeure fascinant pour les possibilités scénaristiques liés au film. Ce qui va mener à quelque scènes hyper violentes et sanglantes. Je dois dire, j'aime mon gore autant que n'importe qui, mais j'ai parfois tendance à trouver dans les films de Brandon Cronenberg que sont gore est souvent plus gratuit qu'aidant la cause du film, l'exemple de la pauvre gueule de Sean Bean qui se fait détruire beaucoup trop longtemps est un bon exemple pour moi. Quand on parle d'horreur viscérale, je pense qu'on a ici un parfait exemple et même si je n'ai pas tout aimé, POSSESSOR est un très bon film, clairement très travaillé et qui risque de très bien vieillir également.