Crimes of the Future

Dans le futur, l'humanité tente de s'acclimater à son nouvel univers synthétique. L'évolution de l'être humain passe pour certains par l'intégration du synthétisme sur le corps. L'artiste Paul Stenser a complètement accepté son état et s'en sert pour créer des nouveaux organes dans son corps qui forment ses nouvelles oeuvres artistiques. Avec le gouvernement qui veut réglementer le synthétisme et un mouvement underground mystérieux qui se forme, Stenser se prépare pour sa prestation la plus choquante. 

Je le dis d'emblée, j'ai adoré ce film. J'ai adoré malgré les critiques assez assassines qui ont accompagné le film. J'ignore où sont les gens par rapport à l'oeuvre de Cronenberg, mais outre son passage plus Mainstream au début des années 2000, Cronenberg n'a jamais été reconnu pour le rythme de ces films. Ce que j'aime de ces films, c'est le visuel et voir jusqu'où l'image peut se rendre avec sa vision, mais j'avoue qu'ici, c'est le message qui m'a conquis. Parce que Cronenberg parle de l'intégration de la machine comme chaire depuis trente ans et dans CRIME OF THE FUTURE, il va encore plus loin dans cette idée et pourtant, on y croit tristement plus que jamais. Dans ce monde sans plus aucune règle, Cronenberg pose la question où est la limite de l'art en tant que tel et son personnage incarné par Viggo Mortensen est son véhicule sur ce questionnement. Il se dégage une atmosphère de désespoir total de ce métrage qui me fait dire que Cronenberg voit bien peu de lumière dans notre future. C'est d'un côté un film de Cronenberg de sa phase la plus populaire sans nécessairement plus de maturité, mais plus de résignation. Rarement les films me font me questionner autant et me déstabilisent avec autant d'audace. Peut-être pas le plus grand Cronenberg, mais tout un effort de fin de carrière.